Accueil » Blog » Le numérique, entre opportunité & sobriété

La transformation numérique est entreprise depuis plusieurs années par les secteurs privé et public. La crise sanitaire a fortement contribué à multiplier ces usages, garants de la continuité de services et vecteurs d’agilité. Parallèlement, la transition écologique pousse le service public à se pencher sur l’impact environnemental de ce virage digital. Le concept de « sobriété numérique » occupe aujourd’hui le devant de la scène. Quels challenges à relever par les acteurs publics ? Quelles sont les obligations en vigueur ? Quelles bonnes pratiques pour un usage raisonné du numérique ? Réponses en chiffres et en lettres.

 

Sobriété numérique : les enjeux

Encore inconnue il y a 15 ans,  l’expression « sobriété numérique » a été mise en avant pour la première fois en 2008 par l’association GreenIT.fr. Elle désigne « la démarche qui consiste à concevoir des services numériques plus sobres et à modérer ses usages numériques quotidiens (1) ».

En effet, le recours aux technologies en ligne réduit concrètement les consommations d’énergie vs les usages physiques (consommation de papier, déplacements de personnes, transferts de dossiers entre sites distants…), mais n’est pas totalement exempt d’impact environnemental.

chiffres clés du numérique

Ainsi, le 12 janvier 2021, le Sénat a adopté la proposition de loi visant à réduire l’empreinte environnementale du numérique en France (2) , en réponse à 4 enjeux prioritaires :

  • « faire prendre conscience aux utilisateurs de l’impact environnemental du numérique (éducation à la sobriété numérique) ;
  • limiter le renouvellement des terminaux numériques et sanctionner l’obsolescence logicielle ;
  • promouvoir des usages numériques écologiquement vertueux (écoconception obligatoire des sites web)
  • faire émerger une régulation environnementale concernant l’émission des réseaux et des centres de données. ».

Aujourd’hui, la transition numérique et la dématérialisation doivent intégrer des principes plus respectueux de l’environnement. De la mesure de l’impact écologique du SI à la mise en place d’une stratégie de sobriété numérique, plusieurs actions peuvent être déployées à court terme dans les collectivités et établissements publics.

Une transformation numérique pas toujours bien anticipée

Le 17 mars 2020, le premier confinement est entré en vigueur sur le territoire français. Entreprises du secteur privé et organisations publiques ont dû organiser dans l’urgence le travail à distance de leurs collaborateurs. De fait, les organismes employant des agents n’avaient pas tous pensé cette transformation en amont : ce mode de travail appelle un changement technologique et culturel qui est intervenu dans des délais courts, source de perturbation dans certains services.

Dans le monde du travail, l’accélération des usages numériques durant la pandémie s’est traduite par un recours massif  :

  • à des sessions de visio-conférence ;
  • au déploiement et au recours accru à des plateformes de travail collaboratives ;
  • à l’échange de données via des nouvelles applications numériques…

Autant de réalités consommatrices d’énergie. Ici, le service public doit s’interroger sur un usage hybride entre solutions high tech et low tech (ensemble de techniques simples, pratiques, économiques et populaires, concept s’opposant au high-tech). Ceci peut passer par la réparation plutôt que par le renouvellement de matériel en cas de panne, le choix de matériaux recyclables et/ou biodégradables… Passer de 2 à 4 ans d’usage pour une tablette ou un ordinateur améliore de 50 % son bilan environnemental (source : ADEME).

Pour rappel, le Gouvernement vise à offrir 100 % des services publics dématérialisés aux Français à l’horizon 2022 (plan « Action Publique 2022 »)

  • Promouvoir l’éco-conception des projets numériques
  • Favoriser le recours aux low-tech
  • Encourager les pratiques visant à réduire l’empreinte écologique du numérique

Les leviers d’action du service public

Fin juin 2020, la mission d’information du Sénat relative à l’empreinte environnementale du numérique a publié sa feuille de route “Pour une transition numérique écologique”, faisant état de 25 propositions, parmi lesquelles :

  • l’installation de data centers en France,
  • la formation des nouvelles générations à un numérique sobre,
  • la mise à disposition aux collectivités territoriales d’un cadre méthodologique d’évaluation environnementale…

A l’échelle d’un organisme public, 5 principes fondamentaux peuvent être adoptés :

infographie sobriété numérique

De la sobriété numérique aux « smart territoires »

Les élus des organisations publiques se doivent de réfléchir à l’impact écologique du numérique en amont d’un projet de transformation. Il s’agit de mettre en regard les bénéfices de productivité, d’efficacité et de fiabilité qui seront apportés par les nouveaux usages (tant pour les agents que pour les citoyens) avec la portée environnementale de la nouvelle solution : consommation énergétique, matériaux utilisés…

Aujourd’hui, seules quelques grandes collectivités territoriales ont adopté pleinement les principes de la sobriété numérique au cœur de leur politique. Il n’en reste pas moins que de nombreuses entités, de taille plus restreinte, commencent à s’intéresser à l’empreinte environnementale des nouvelles solutions mises en place dans le cadre de leur transformation numérique (dématérialisation, démarches citoyennes, etc.).

Pour passer de l’intention à l’action, les collectivités peuvent commencer par enrichir leur stratégie numérique en intégrant l’offre de services déjà à disposition des acteurs publics (France Connect…). Il ne s’agit pas de doublonner les services en ligne ! Le développement de la sobriété numérique passe par l’identification de synergies, dans lesquelles chacune et chacun contribue à penser un nouveau modèle plus vertueux.

Le concept de « smart territoire » implique l’amélioration de la qualité des services, combinée à la réduction des coûts (financiers, écologiques) via le recours aux nouvelles technologies.

Les élus des organisations publiques se doivent de réfléchir à l’impact écologique du numérique en amont d’un projet de transformation. Il s’agit de mettre en regard les bénéfices de productivité, d’efficacité et de fiabilité qui seront apportés par les nouveaux usages (tant pour les agents que pour les citoyens) avec la portée environnementale de la nouvelle solution : consommation énergétique, matériaux utilisés…

Aujourd’hui, seules quelques grandes collectivités territoriales ont adopté pleinement les principes de la sobriété numérique au cœur de leur politique. Il n’en reste pas moins que de nombreuses entités, de taille plus restreinte, commencent à s’intéresser à l’empreinte environnementale des nouvelles solutions mises en place dans le cadre de leur transformation numérique (dématérialisation, démarches citoyennes, etc.).

Pour passer de l’intention à l’action, les collectivités peuvent commencer par enrichir leur stratégie numérique en intégrant l’offre de services déjà à disposition des acteurs publics (France Connect…). Il ne s’agit pas de doublonner les services en ligne ! Le développement de la sobriété numérique passe par l’identification de synergies, dans lesquelles chacune et chacun contribue à penser un nouveau modèle plus vertueux.

Sources :
(1) https://www.greenit.fr/2018/10/02/societe-sempare-de-sobriete-numerique
(2) http://bit.ly/EmpreinteNumeriqueSenatADEME